C’est à cause d’elle que vous êtes restée ; elle vous en remercie de tout son cœur.
— Oui ! dit Constance, en serrant aussi fort qu’il lui fut possible les mains de la Mozzelli, dans lesquelles la sienne était restée.
La Mozzelli, à genoux près d’elle, colla ses lèvres sur cette main qui pardonnait tout.
— À présent, reprit la vieille fille d’un ton mêlé de douceur et de fermeté, il faut vous en aller. On vous attend à Milan, et vous avez dit à ma nièce que vous auriez à payer un dédit considérable si vous n’y étiez pas le 15. Vous n’avez donc que le temps de vous y rendre. Pourquoi pleurez-vous ? Il ne faut pas faire pleurer Constance. Elle est trop faible. Constance vous aime : elle m’a bien recommandé de vous le dire.
— Je ne pleure que de joie de la voir guérie, dit la Mozzelli en s’efforcant d’être calme. Il faut que je parte, c’est vrai ; mais, dussé-je payer plus que je ne possède, je n’aurais pas voulu quitter Constance avant qu’elle eût eu la force de m’entendre. J’avais tant de choses à lui dire, moi aussi !
— Il ne faut pas ! reprit vivement Cécile. Et, d’ailleurs, je sais qu’elle n’a rien contre vous.
Constance fit un effort pour parler :
— Qu’est-ce que je pourrais donc avoir contre elle ? dit-elle à sa tante d’un air étonné. Elle est si bonne, et vous voyez, elle m’aime tant !
— Plus que tout au monde ! s’écria la bonne Moz-