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Page:Sand - Consuelo - 1856 - tome 2.djvu/339

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consuelo.

tant la tête de la voiture, et en la rentrant d’un air découragé. »

Consuelo avait fort bien remarqué, dès la première montée, la disparition de cette autre voiture avec laquelle on était parti de Biberek.

« J’étais bien sûr que nous étions égarés, observa Joseph ; mais je ne voulais pas le dire.

— Eh ! pourquoi diable ne le disiez-vous pas ? reprit le silencieux, affectant un grand déplaisir de cette découverte.

— C’est que cela m’amusait ! dit Joseph, inspiré par l’innocent machiavélisme de Consuelo ; c’est drôle de se perdre en voiture ! je croyais que cela n’arrivait qu’aux piétons.

— Ah bien ! voilà qui m’amuse aussi, dit Consuelo. Je voudrais à présent que nous fussions sur la route de Dresde !

— Si je savais où nous sommes, repartit M. Mayer, je me réjouirais avec vous, mes enfants ; car je vous avoue que j’étais assez mécontent d’aller à Passaw pour le bon plaisir de messieurs mes amis, et je voudrais que nous nous fussions assez détournés pour avoir un prétexte de borner là notre complaisance envers eux.

— Ma foi, monsieur le professeur, dit Joseph, il en sera ce qu’il vous plaira ; ce sont vos affaires. Si nous ne vous gênons pas, et si vous voulez toujours de nous pour aller à Dresde, nous voilà tout prêts à vous suivre, fut-ce au bout du monde. Et toi, Bertoni, qu’en dis-tu ?

— J’en dis autant, répondit Consuelo. Vogue la galère !

— Vous êtes de braves enfants ! répondit Mayer en cachant sa joie sous son air de préoccupation ; mais je voudrais bien savoir pourtant où nous sommes.

— Où que nous soyons, il faut nous arrêter, dit le conducteur ; le cheval n’en peut plus. Il n’a rien mangé