Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/175

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— Mais, monsieur le professeur, nous n’avons pas fait de chute !

— Pas de chute ? L’idiot ne s’en est pas aperçu ! Ce que c’est que le vin !… Ô vin ! vin de Chanturgue, vin de Chante-orgue… beau petit vin musical ! j’en boirais bien encore un verre ! Apporte, petit ! Viens ça, doux sacristain ! Frère, à ta santé ! À la santé des titans ! À la santé du diable !

J’étais un bon croyant. Les paroles du maître me firent frémir.

— Ne dites pas cela, maître, m’écriai-je. Revenez à vous, voyez où vous êtes !

— Où je suis ? reprit-il en promenant autour de lui ses yeux agrandis, d’où jaillissaient les éclairs du délire ; où je suis ? où dis-tu que je suis ? Au fond du torrent ? Je ne vois pas le moindre poisson !

— Vous êtes au pied de cette grande roche Sanadoire qui surplombe de tous les côtés. Il pleut des pierres ici, voyez, la terre en est couverte. N’y restons pas, maître. C’est un vilain endroit.