— Roche Sanadoire ! reprit le maître en cherchant à soulever sur son front son chapeau qu’il avait sous le bras. Roche Sonatoire, oui, c’est là ton vrai nom, je te salue entre toutes les roches ! Tu es le plus beau jeu d’orgues de la création. Tes tuyaux contournés doivent rendre des sons étranges, et la main d’un titan peut seule te faire chanter ! Mais ne suis-je pas un titan, moi ? Oui, j’en suis un, et, si un autre géant me dispute le droit de faire ici de la musique, qu’il se montre !… Ah ! ah ! oui-da ! Ma cravache, petit ? où est ma cravache ?
— Quoi donc, maître ? lui répondis-je épouvanté, qu’en voulez-vous faire ? est-ce que vous voyez ?…
— Oui, je vois, je le vois, le brigand ! le monstre ! ne le vois-tu pas aussi ?
— Non, où donc ?
— Eh parbleu ! là-haut, assis sur la dernière pointe de la fameuse roche Sonatoire, comme tu dis !
Je ne disais rien et ne voyais rien qu’une grosse pierre jaunâtre rongée par une mousse desséchée.