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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

demande comme une preuve de cette affection déjà vieille entre nous. Voulez-vous me l’accorder ? Je crains que la solitude n’ait exalté vos idées, que vous ne vous soyez exagéré des devoirs qui, dans un état plus calme et plus vrai, vous apparaîtraient sous un autre jour. N’affligerez-vous pas votre mère par une résolution aussi brusque ? L’avez-vous consultée ? La personne dont nous parlons lui sera-t-elle une société agréable ? Tout cela est bien obscur pour moi.

Je ne vous fais pas un reproche de ne m’avoir pas consultée. Mais, précisément, le mystère dont vous avez entouré ce projet ne me semble pas d’un bon augure. Êtes-vous bien d’accord avec vous-même sur ce que vous allez faire ?

Adieu, mon enfant. Je vous embrasse. Répondez-moi.


C

À MONSIEUR ***


Paris, 15 avril 1833.


Je veux croire votre lettre sincère, et, dans ce cas, l’absence pourra seule vous guérir.

Si, après cette réponse, vous persistiez dans des prétentions que je ne pourrais plus attribuer à la folie, j’aurais pour vous fermer ma porte des motifs plus impérieux et plus décisifs encore.