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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

toire de Fanchette, que chaque renseignement rend plus certaine, plus évidente, et nous n’avons pas laissé passer une parole de ma réponse sans la peser dix fois, afin de ne laisser aucune prise ni à la contradiction ni au procès.

Delaveau et Boursault sont venus me donner renseignements et attestations ; nous publions l’enquête ; enfin, nous sommes tranquilles et tu peux dormir sur les deux oreilles. Moi, j’ai la tête cassée de cette Fanchette.

Maintenant nous sommes en train d’organiser un journal pour la Châtre. La seule difficulté était d’avoir un imprimeur qui voulût faire de l’opposition. M. François a levé l’obstacle en se chargeant de faire imprimer à Paris. Fleury en est comme un fou. Il fait des chiffres, des comptes, des listes, des projets, et François part demain matin, s’il trouve de la place dans la voiture d’Issoudun, ou, dans le jour, par celle de Châteauroux. Je ne lui remets pas de lettre pour toi, tu auras celle-ci plus tôt par la poste.

Rassure-toi sur la Revue indépendante. Je connais à fond leur position maintenant, et je suis satisfaite. Quand même François la quitterait, Pernet la continuerait. Il est en position pour cela, et n’a pas besoin de scandale ; mon nom surtout n’en a pas besoin pour leurs affaires. Ils sont honnêtes et désintéressés, et pécheraient plutôt par défaut d’âpreté au gain et au succès que par ces défauts-là. D’ailleurs, je ne ferai jamais un pas de plus que je ne voudrai en toute