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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Mais je ne veux pas vous attrister par mes réflexions ; je ne veux pas faire rêver et soupirer Désirée et endormir l’aimable Solange, qui, heureusement pour elle, ne comprend pas encore ce que c’est que la vie. Donnez, mon bon Charles, un tendre baiser à ces deux chères créatures, et dites-leur que je les bénis comme mes enfants.

Toujours écrasée de travail et tout à fait malade, je vais devant moi, faisant ma tâche de chaque jour.

Ayons la foi, mes amis, et comptons sur la bonté de Dieu, ici-bas et là-haut.

Je vous embrasse de cœur. Mes enfants vous embrassent aussi et vous aiment.


CCCXXXVIII

AU PRINCE LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE,
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE


Paris, 20 janvier 1852.


Prince,

Je vous ai demandé une audience ; mais, absorbé comme vous l’êtes par de grands travaux et d’immenses intérêts, j’ai peu d’espoir d’être exaucée. Le fussé-je d’ailleurs, ma timidité naturelle, ma souffrance physique et la crainte de vous importuner ne me permettraient probablement pas de vous exprimer librement