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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/84

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lui dira dans la sphère des satisfaits du moment, c’est une camaraderie et elle est mal composée.

À vous et à Juliette de cœur et d’âme ! Ah ! que j’ai souffert pour vous et avec vous ! et que je vous aime ! je n’ai pas besoin de vous dire que Maurice et Lina vous chérissent d’autant plus qu’ils ont souffert de vos épreuves.

G. SAND.


DCCLXXXVI

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PRANGINS


Nohant, 4 février 1871.


Vous avez raison, cet homme est un fou : ses derniers actes sont une provocation à la guerre civile. Ils échoueront. Le gouvernement de Paris a le respect de la légalité et le vote va décider du sort de la France. Ce vote sera la paix, si les sacrifices qu’on nous demandera ne sont pas impossibles, et je crois qu’ils ne le seront pas. La majorité sentira qu’il faut nous l’acheter par de grands sacrifices.

Mon ami, je persévère dans ma foi républicaine, et il faut qu’elle soit solide, je vous jure ! jamais religion du cœur et de la conscience n’a été mise à pareille épreuve. Jamais prêtres d’une religion (c’est votre métaphore et elle est juste) n’ont plus trahi leur Dieu.