est bien assez grand comme cela, puisqu’il est encore souffrant ; mais il guérira vite et nous avons de la chance de ce côté-là.
Ce n’est pas le moment de vous laisser abattre. Il a besoin que vous soyez forte. La vie est si lourde pour les hommes à présent, que les femmes leur doivent de ne pas ajouter à leurs craintes et à leurs chagrins. Occupez-vous de guérir, de vous reposer, de ramener votre Alice près de vous. J’espère qu’Adam ne sera pas parti pour Bordeaux en apprenant que, pendant huit ou dix jours, il n’y a rien à faire. Il n’est pas de ceux qui travaillent à la guerre civile pour conserver une position. Qu’il laisse ceux qui s’égarent, se perdre après avoir achevé de perdre la France. Ils sont bien plus coupables que les Prussiens, ces hommes qui l’ont épuisée et qui n’ont rien su faire de son sang et de son argent, si largement versés par les Français de toutes les opinions !
Quant à mon pauvre Louis Blanc, l’élu de Paris, le voilà perdu dans les nuages, à cheval sur un sophisme énorme !… Allons, la crise a été trop forte ! elle a exalté et faussé les plus forts, les plus nobles esprits.
Il faut que la lourde main de Jacques Bonhomme nous empêche de nous égorger ; que l’idéal soit contenu quelque temps et que le brutal bon sens nous détourne du suicide. Ayons la patience de subir la loi des simples, puisque notre fièvre et notre intelligence n’ont pas trouvé ! Nous nous relèverons et plus vite qu’on ne pense.