Vous êtes trop facile à inquiéter, Néri ; je n’ai point froid.
Vos traits sont altérés pourtant !
Qu’importe ?
Je vous assure que vous êtes changée depuis quelque temps.
Eh bien, il est peu galant de me le dire.
Il est vrai que je ne suis pas un courtisan, moi !
Eh bien, vous, quoi ?
Vous m’en voulez, Cosima, depuis le soir où j’ai été si étrangement trompé par une femme que j’ai prise pour vous et à qui j’ai donné le bras pour sortir de l’église…
Vraiment, je vous conseille de rappeler ce trait ! Il fait honneur à votre sagacité !
Comme votre manière de me répondre fait honneur à notre amitié !
Allons, Néri, vous savez bien que je ne vous en veux pas de vous être si plaisamment trompé. Mais je ne saurais oublier l’humeur que vous m’avez témoignée à cette occasion, comme si j’étais coupable de votre maladresse, et comme si ce n’était pas à moi de vous reprocher une si singulière distraction.