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Je la quitte à regret, poëte,
Ton avenante maisonnette
Où j’ai trouvé tant doux abri.
Mais, vois-tu, l’automne embrumée
Nous chasse, et déjà la fumée
Voile ton toit longtemps fleuri.
Un autre climat me rappelle ;
Aux vouloirs du bon Dieu fidèle,
J’arrive et je pars tous les ans ;
Car, moi, je suis sa ménagère,
Et je vais, sibylle légère,
Ailleurs annoncer le printemps.

Mon hôte à la voix tendre et pure.

Adieu ! Sous ton ardoise obscure,
Mon nid six mois me pleurera,
Mais, aux jours bleus, rouvrant son aile,
Sûre de sa route, et fidèle.
La voyageuse reviendra.

Mais le mal augmente, le solitaire ne quitte plus son ermitage. L’hirondelle, c’est ainsi que je l’ai vue, vêtue de noir et de blanc, s’installe au chevet de celui qui ne dort plus. Elle le promène doucement ; il semble qu’elle ait détourné ou arrêté les progrès du mal, car les deux amis ont encore ces innocentes occupations qui rappellent ce qu’il y eut de pur et de vrai aux Charmettes.

Quand le printemps, enfant folâtre,
Rend à nos bois leurs habits verts,