Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/99

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et ses habitudes de vie la rattachaient au Berry.

Elle aspirait à se retirer dans cette province paisible, où les passions du moment s’étaient encore peu fait sentir, lorsqu’un événement imprévu vint la frapper.

Elle habitait alors la maison d’un sieur Amonin, payeur de rentes, dont l’appartement, comme presque tous ceux occupés à cette époque par les gens aisés, contenait plusieurs cachettes. M. Amonin lui proposa d’enfouir dans un des panneaux de la boiserie une assez grande quantité d’argenterie et de bijoux appartenant tant à lui qu’à elle. En outre, un M. de Villiers y cacha des titres de noblesse.

Mais ces cachettes, habilement pratiquées dans l’épaisseur des murs, ne pouvaient résister à des investigations faites souvent par les ouvriers qui les avaient établies et qui en étaient les premiers délateurs. Le 5 frimaire an II (26 novembre 93), en vertu d’un décret qui prohibait l’enfouissement de ces richesses retirées de la circulation[1], une

  1. Voici les termes de ce décret, qui avait pour but de ramener la confiance par la terreur : « Art. 1er. Tout métal d’or et d’argent monnayé ou non monnayé, les diamans, bijoux, galons d’or et d’argent, et tous autres meubles ou effets précieux qu’on aura découvert ou qu’on découvrira enfouis dans la terre ou cachés dans les caves, dans l’intérieur des murs, des combles, parquets ou pavés, âtres ou tuyaux de chemi-