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CHAPITRE TROISIÈME.

Rose et Julie. — Diplomatie maternelle de ma grand’mère. — Je retrouve mon chez nous. — L’intérieur de mon grand-oncle. — Voir, c’est avoir. — Les dîners fins de mon grand-oncle, ses tabatières. — Mme de la Marlière. — Mme de Pardaillan. — Mme de Béranger et sa perruque. — Mme de Ferrières et ses beaux bras. — Mme de Maleteste et son chien. — Les abbés. — Premiers symptômes d’un penchant à l’observation. — Les cinq générations de la rue de Grammont. — Le bal d’enfans. — La fausse grâce. — Les talons rouges littéraires de nos jours.


Quand ma fièvre se fut dissipée, et que je n’eus plus à garder le lit que par précaution, j’entendis Mlle Julie et Rose qui causaient à demi-voix de ma maladie et de la cause qui l’avait rendue si forte.

Il faut que je dise d’abord quelles étaient ces deux personnes à l’empire desquelles j’ai été beaucoup trop livrée depuis, pour le bonheur de mon enfance.

Rose avait été déjà au service de ma mère, du vivant de mon père, et ma mère étant satisfaite de son attachement et de plusieurs bonnes qualités qu’elle avait, l’ayant retrouvée à Paris, sans place, et désirant mettre auprès de moi une femme propre et honnête, avait persuadé à ma grand’mère de la prendre pour me soigner, me