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CHAPITRE HUITIÈME.

Mes rapports avec mon frère. — Les ressemblances et les incompatibilités de nos caractères. — Violences de ma bonne. — Tendances morales que développe en moi cette tyrannie. — Ma grand’mère devient royaliste sans l’être. — Le portrait de l’empereur Alexandre. — Retour de l’île d’Elbe. — Nouvelles visions. — Ma mère revient à Nohant. — Je pardonne à ma bonne. — Le passage de l’armée de la Loire. — La cocarde du général Subervic. — Le général Colbert. — Comme quoi Nohant faillit être le foyer et le théâtre d’une Vendée patriotique. — Le licenciement. — Le colonel Sourd. — Les brigands de la Loire. — Les pêches de Deschartres. — Le régiment de mon père. — Visite de notre cousin. — Dévotion de Mme de la Marlière. — Départ de ma mère. — Départ de mon frère. — Solitude.


J’entrerai plus tard dans un détail plus raisonné du goût ou du dégoût que m’inspirèrent mes diverses études. Ce que je veux retracer ici, c’est la disposition morale dans laquelle je me trouvai, livrée pour ainsi dire à mes propres pensées, sans guide, sans causerie, sans épanchement. J’avais besoin d’exister pourtant, et ce n’est pas exister que d’être seul. Hippolyte devenait de plus en plus turbulent, et, dans nos jeux, il n’était pas question d’autre chose que de faire du mouvement et du bruit. Il m’en donnait bien vite plus que je n’avais besoin d’en