Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/347

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en planches déjetées. C’était là probablement ce qui restait des constructions primitives, et les efforts qu’on avait faits pour rattacher ces constructions avec les nouvelles attestaient ou une grande misère dans les temps de révolution, ou une grande maladresse de la part des architectes. Il y avait des galeries qui ne conduisaient à rien, des ouvertures par où l’on avait peine à passer, comme on en voit dans ces rêves où l’on parcourt des édifices bizarres qui vont se refermant sur vous et vous étouffant dans leur angles subitement resserrés. Cette partie du couvent échappe à toute description. J’en donnerai une meilleure idée quand je raconterai quelles folles explorations nos folles imaginations de pensionnaires nous y firent entreprendre. Il me suffira, quant à présent, de dire que l’usage de ces constructions était aussi peu en harmonie que leur assemblage. Ici c’était l’appartement d’une locataire ; à côté, celui d’une élève ; plus loin, une chambre où l’on étudiait le piano ; ailleurs, une lingerie, et puis des appartemens vacans ou passagèrement occupés par des amies d’outremer ; et puis, de ces recoins sans nom où les vieilles filles, et les nonnes surtout, entassent mystérieusement une foule d’objets fort étonnés de se trouver ensemble, des débris d’ornemens d’église avec des oignons, des chaises brisées avec des bouteilles vides, des cloches fêlées avec des guenilles, etc., etc.

Le jardin était vaste et planté de marronniers