Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/348

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superbes. D’un côté il était contigu à celui du collége des Écossais, dont il était séparé par un mur très élevé ; de l’autre il était bordé de petites maisons toutes louées à des dames pieuses retirées du monde. Outre ce jardin, il y avait encore, devant le bâtiment neuf, une double cour plantée en potager et bordée d’autres maisons également louées à de vieilles matrones ou à des pensionnaires en chambre. Cette partie du couvent se terminait par une buanderie et par une porte qui donnait sur la rue des Boulangers. Cette porte ne s’ouvrait que pour les locataires qui avaient, de ce côté-là, un parloir pour leurs visites. Après le grand jardin dont j’ai parlé, il y en avait un autre encore plus grand où nous n’entrions jamais et qui servait à la consommation du couvent. C’était un immense potager qui s’en allait toucher celui des dames de la Miséricorde, et qui était rempli de fleurs, de légumes et de fruits magnifiques. Nous apercevions à travers une vaste grille les raisins dorés, les melons majestueux et les beaux œillets panachés : mais la grille était presque infranchissable et on risquait ses os pour l’escalader, ce qui n’empêcha pas quelques-unes d’entre nous d’y pénétrer par surprise deux ou trois fois.

Je n’ai pas parlé de l’église et du cimetière, les seuls endroits vraiment remarquables du couvent, j’en parlerai en temps et lieu : je trouve que ma description générale est déjà beaucoup trop longue.