Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/762

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de question d’avenir pour moi. Je lui demandai d’abord comment il m’était possible, ayant affaire à une personne que la résistance la plus polie et la plus humble exaspérait, d’entrer au couvent contre sa volonté, de refuser de sortir avec elle et de ne pas voir son entourage. Comme il ne pouvait me donner une réponse satisfaisante, je lui demandai si, d’ailleurs, refuser de voir ma sœur, son mari et Pierret, au cas où cela me serait possible, lui paraissait conciliable avec les liens du sang, de l’amitié et du devoir.

Il ne me répondit pas davantage, seulement il me dit : « Je vois que tu tiens à ta famille maternelle et que tu es décidée à ne jamais rompre avec tous ces braves gens-là. Je croyais le contraire. C’est différent.

— J’ai pu, lui dis-je, dans des momens de douleur et de colère intérieure, souhaiter de quitter ma mère, qui me rend fort malheureuse, et comme je ne vois pas qu’elle soit heureuse de notre réunion, je désirerais encore beaucoup le couvent, ou bien je m’arrangerais d’un mariage qui me soustrairait à son autorité absolue ; mais quelque tort qu’elle puisse avoir, j’ai toujours été résolue à la fréquenter et à ne me rendre complice d’aucun affront qui lui serait fait.

— Eh bien ! reprit-il, toujours aussi froid et faisant des grimaces nerveuses qui lui étaient habituelles, et qui semblaient lui servir à rassembler ses idées et ses paroles, en bonne rel