eux. M. Butler a confiance en moi, et j’ai parlé pour vous, qui êtes un parti convenable. Il ne vous reste qu’à vouloir plaire à miss Love, laquelle n’est pas si aisée à établir que l’on pense, vu la solitude où elle vit encore ici, et qui, grâce aux goûts du père, ne fera peut-être que croître et embellir. J’ai dit ; à présent, êtes-vous tranquillisé ?
— Oui, un peu. Pourtant, comme je ne connais pas assez miss Butler pour savoir si je l’aimerai, je trouve que vous vous êtes trop pressé de faire connaître les prétentions que je puis avoir un jour.
— C’est vous, mon cher comte, qui vous êtes trop pressé d’aller la voir. J’avais promis à madame de la Roche de sonder les dispositions du père. Vous vous trouvez là… Je ne disais rien qui pût vous trahir ; je parlais d’un jeune homme de bonne maison et de bonne mine, ayant de la capacité, un caractère honorable, tout ce que l’on dit enfin en pareille occurrence…
» M. Butler, qui ne m’écoutait que d’une oreille, moitié charmant, moitié extatique, comme il l’est toujours, jette les yeux sur vous, compare mon éloge à vos perfections, et tout à coup me serre le bras en me disant :
» — C’est bien, il me plaît. Il a l’air noble et il est modeste. C’est déjà beaucoup. Je connais sa mère, sa