et vous rougirez alors d’avoir porté la main sur la grande victime ! Encore un siècle, et vous serez honteux d’avoir servi de marchepied à l’ambition personnelle. Vous direz de vous-mêmes ce que nous disons de notre passé :
« — La folie du génie militaire nous a déchaînés sur l’Europe, et nous avons été asservis. Nous avons, de nos propres mains, creusé les abîmes, et nous y sommes tombés.
Mais nous nous relèverons avant toi, fière Allemagne ! Dût cette guerre, pour laquelle évidemment nous ne sommes pas prêts, aboutir à un désastre matériel immense, nos cœurs s’y retremperont, et plus que jamais nous aurons soif de dignité, de lumière et de justice. Elle nous laissera sans doute irrités et troublés ; les questions politiques et sociales s’agiteront peut-être tumultueusement encore. C’est précisément en cela que nous vous serons supérieurs, sujets obéissants, militaires accomplis ! et que cette âme française éprise d’idéal, luttant pour lui jusque sous l’écrasement du fait, offrira au