notone et solennelle, au fond d’un gouffre qui l’étreint, la cache et l’étouffe. Alors elle jette aux rayons du soleil de légères gouttes jaillissantes qui se colorent de toutes les nuances du prisme. Quand cette irisation capricieuse danse sur la gueule béante des abîmes, il n’est point de sylphide assez transparente, point de psylle assez moelleux pour l’imagination qui la contemple. La rêverie ne peut rien évoquer, parce que, dans les créations de la pensée, rien n’est aussi beau que la nature brute et sauvage. Il faut devant elle regarder et sentir : le plus grand poëte est alors celui qui invente le moins.
Mais Sténio avait au fond du cœur la source de toute poésie, l’amour ; et, grâce à l’amour, il couronnait les plus belles scènes de la nature, avec une grande pensée, avec une grande image, celle de Lélia. Qu’elle était belle, Lélia, reflétée dans les eaux de la montagne et dans l’ame du poëte ! Comme elle lui apparaissait, grave et sublime, dans l’éclat