Page:Sand - L Autre.djvu/91

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MARCUS.

Moi, j’ai abusé ! Demandez à Hélène ce qu’elle pense de moi !

CÉSAIRE.

Si elle doute, c’est votre faute !

MARCUS.

Aussi c’est de ma faute que je me plains ; c’est à moi seul que j’en veux, à mon froid visage, à mes sots discours !

CÉSAIRE.

Eh bien, mais… certainement, je le sais bien, moi, que vous vous donnez le change. Eh morbleu ! vous avez tort. Quand on aime, il faut oser le dire, sapristi !

MARCUS.

Eh bien, et vous, Césaire ?

CÉSAIRE.

Moi ?…

MARCUS.

Oui, vous qui aimez Jeanne depuis douze ou quinze ans ? Il n’y a pourtant qu’elle qui ne s’en doute pas !

CÉSAIRE.

Moi… c’est différent ; je suis timide, je suis d’une gaucherie !…

MARCUS.

Vous l’avouez, c’est votre excuse ; moi, j’ai la vanité de cacher ma faiblesse. Je fais comme les poltrons, qui chantent pour se rassurer. Vous tremblez : moi, je ris ; vous vous taisez : moi, je mens !

CÉSAIRE.

Savez-vous ce qu’il faut faire ?

MARCUS.

Dites !