Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/41

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argent. Heureusement, Puffo était à pied dans ce moment-là et put se sauver avec le conducteur du traîneau, qui y perdit sa voiture et son cheval. Heureusement aussi, j’avais suivi la rive avec Jean, le théâtre, les acteurs et mon bagage scientifique. Donc, grâce au ciel, tout n’est pas perdu, et, demain, je me remets en fonds, puisque, demain, je donne une représentation à prix fait dans le château de l’homme de neige.

— Eh bien, dit M. Goefle en serrant de nouveau la main de Christian Waldo, votre histoire m’a intéressé et diverti ; je ne sais pas si vous l’avez racontée avec agrément, mais votre manière de causer vite en trottant par la chambre, votre gesticulation italienne et votre figure de je ne sais quel pays, expressive et heureuse à coup sûr, m’ont attaché à votre récit. Je vois en vous un bon esprit et un excellent cœur, et les torts que vous vous reprochez me paraissent bien peu de chose au prix des égarements où vous eussiez pu tomber, jeté si jeune dans le monde, sans guide, sans avoir, et avec une jolie figure, instrument de perdition pour les deux sexes dans un monde aussi corrompu que le monde de Paris et de Naples…

— Est-ce à dire, monsieur Goefle, que celui des États du Nord soit plus moral et plus pur ? Je ne