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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/105

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reconnaissant avec une horreur insurmontable, dans l’homme auquel il portait secours, le baron Olaüs de Waldemora.

On l’étendit sur le monceau d’ours : c’était le meilleur lit possible dans la circonstance, et le médecin épouvanté supplia Stangstadius, lequel avait été autrefois reçu docteur en médecine, de l’aider de ses conseils et de son expérience dans un cas qui lui paraissait extrêmement grave. Stangstadius, qui était en train d’éprouver toutes ses articulations pour s’assurer qu’il n’était pas plus endommagé que de coutume, consentit enfin à s’occuper de la seule personne que la chute semblait avoir sérieusement compromise.

— Eh ! parbleu ! dit-il en regardant et en touchant le baron, c’est bien simple : le pouls inerte, la face violacée, les lèvres tuméfiées, un râle d’agonie… et point de lésion pourtant… C’est clair comme le jour, c’est une attaque d’apoplexie. Il faut saigner, saigner vite, et abondamment.

Le jeune médecin chercha sa trousse et ne la trouva pas. Christian et Olof l’aidèrent dans sa recherche et ne furent pas plus heureux. Le traîneau du baron, emporté par ses chevaux fougueux, était loin ; le cocher, pensant que son maître le ferait périr sous le bâton pour sa maladresse, courait après