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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/108

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M. le baron d’aller à la chasse ; il n’a rien voulu écouter, et tout ce que j’ai pu obtenir, c’est de l’accompagner dans son traîneau.

— Pardieu ! c’est une belle ressource qu’il s’était assurée là ! Si je ne me fusse offert à rentrer avec vous deux, quand j’ai vu qu’il n’était pas en état de chasser, il aurait bien pu étouffer ici. Vous n’auriez pas eu la présence d’esprit…

— Vous êtes très-dur pour les jeunes gens, monsieur le professeur, reprit le médecin de plus en plus piqué. On peut manquer de présence d’esprit, quand on vient d’être lancé à dix pas, et que, à peine relevé, on se voit appelé à juger du premier coup d’œil un cas peut-être désespéré.

— La belle affaire qu’une chute dans la neige ! dit M. Stangstadius en haussant celle de ses épaules qui voulut bien se prêter à ce mouvement. Si vous étiez tombé comme moi au fond d’un puits de mine ! Une chute de cinquante pieds, sept pouces et cinq lignes, un évanouissement de six heures cinquante-trois…

— Eh ! mordieu ! monsieur le professeur, il s’agit de l’évanouissement de mon malade, et non pas du vôtre ! Ce qui est passé est passé. Veuillez soutenir le bras, pour que je cherche une ligature.

— Non, c’est qu’il y a des gens qui se plaignent de