Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/109

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tout, poursuivit Stangstadius en allant et venant, sans écouter son interlocuteur.

Puis, oubliant qu’il venait de se mettre dans une terrible colère contre Christian, le bonhomme vif, mais sans rancune, ajouta gaiement en s’adressant à lui :

— Ai-je seulement pâli tout à l’heure, quand je me suis trouvé sous ces quatre animaux… sans compter les deux autres, vous et votre camarade ? Deux insignes maladroits ! Mais qu’est-ce, au bout du compte, que quelques contusions de plus ou de moins ? Je n’ai pas seulement songé à moi ! Je me suis trouvé tout prêt à juger l’état du malade, à faire la saignée. Le coup d’œil rapide et sûr, la main ferme !… Ah çà ! où diable vous ai-je vu ? continua-t-il en s’adressant toujours à Christian, sans songer davantage au malade. Est-ce vous qui avez tué toutes ces bêtes ? Voilà une belle chasse, une ourse de la grande espèce, l’espèce bise aux yeux bleus ! Quand on pense que cet imbécile de Buffon… Mais où avez-vous rencontré cela ? C’est rare dans le pays !

— Permettez que je vous réponde une autre fois, dit Christian ; le docteur réclame mon aide.

— Laissez, laissez le sang couler, reprit tranquillement le géologue.

— Non, non, c’est assez ! s’écria le médecin. La