Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/129

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— J’ai beau chercher, répondit Olga, j’y renonce, et, à moins que ce ne soit le masque noir, l’homme mystérieux, le bouffon lettré, Christian Waldo !…

— Eh bien, pourquoi ne serait-ce pas lui ? dit le major en regardant à la dérobée Marguerite, qui avait beaucoup rougi.

— Est-ce lui ? s’écria-t-elle avec une vivacité candide.

— Eh ! mon Dieu ! lui dit la jeune Russe avec plus de brutalité que de malice, car ce n’était point une méchante personne, on dirait, ma chère enfant, que cela vous intéresse beaucoup…

— Vous savez bien, répondit avec à-propos la bonne Potin, que la comtesse Marguerite a peur de Christian Waldo.

— Peur ? dit le major avec surprise.

— Eh ! mais sans doute, reprit la gouvernante, et j’avoue que je suis un peu dans le même cas ; un masque me fait toujours peur.

— Mais vous n’avez pas même vu le masque de Christian.

— Raison de plus, répondit-elle en riant. On a réellement peur que de ce que l’on n’a jamais vu. Tous les récits que l’on fait sur ce spirituel comédien sont si étranges !… Et la tête de mort qu’on lui attribue !