Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/132

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condamnait lui-même. Marguerite écoutait avec une apparence de tranquillité, comme s’il se fût agi d’une appréciation générale sur une situation quelconque ; mais elle n’était pas habile comédienne, et le major, qui eut la délicatesse de prendre la chose comme elle désirait qu’elle fût prise, ne se trompa guère sur l’intérêt qu’elle y portait dans le secret de son âme.

Cependant le baron Olaüs avait été porté dans son lit, où il paraissait calme ; le médecin, interrogé par les héritiers, avait, selon sa coutume et conformément à sa consigne, éludé les questions. On savait bien que le respectable et cher oncle était arrivé si faible, qu’il avait fallu le porter, le déshabiller et le coucher comme un enfant ; mais, selon le médecin, ce n’était qu’un nouvel accident, passager comme les autres. Johan donnait des ordres pour que les ris et les jeux allassent leur train. La comédie de marionnettes était annoncée pour huit heures. Le docteur Stangstadius eût pu révéler la gravité de la situation ; mais il n’était rentré de la chasse que pour monter dans l’observatoire du château, afin d’étudier à loisir le phénomène du brouillard sec, qu’il attribuait, peut-être avec raison, à un passage d’exhalaisons volcaniques venant du lac Wettern.

La seule personne réellement inquiète, c’était Jo-