Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/182

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» Le lieutenant était indigné. Il nous disait en nous quittant :

» — Tout cela vient peut-être de plus haut qu’on ne pense… Il y a de la politique là-dessous, il faut que Christian Waldo ait quelque secret d’État.

— Ah ! je vous jure que non ! répondit Christian, que la simplicité du lieutenant fit sourire.

— Je ne vous le demande pas, monsieur Christian, reprit l’ingénue et bonne Martina : ce que je sais, c’est que le lieutenant et le major, ainsi que le caporal Duff, ont juré de faire leur devoir et de vous protéger, quand même cela déplairait beaucoup à M. le baron ; mais ils ont pensé qu’il fallait agir avec beaucoup de prudence, et, nous recommandant le plus profond secret, ils sont partis à pied, bien armés, sans bruit, et séparément, en se donnant rendez-vous ici, afin de se cacher et de s’emparer des assassins et de leur secret.

» — Continuez les jeux, nous ont-ils dit ; tâchez que l’on ne s’aperçoive pas de notre absence.

» En effet, nous avons fait semblant de les chercher, Marguerite et moi, jusqu’au moment où l’on s’est séparé pour aller faire la toilette du soir ; mais, au lieu de songer à nous faire belles, nous n’avons pensé qu’à regarder par la fenêtre de ma chambre et à tâcher de voir à travers le brouillard ce qui se pas-