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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/198

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commun avec celle de Christian, mais mon avis n’est pas de compliquer celle-ci. Avant tout, je voudrais savoir si, en effet, Christian a trouvé dans le bât de son âne un gobelet d’or, que le baron avait ordonné de glisser là, comme autrefois Joseph voulant éprouver ses frères, mais, je suppose, dans des intentions beaucoup moins pacifiques.

— Ma foi, dit Christian, je n’en sais rien. Venez avec moi vous en assurer.

On se porta à l’écurie, où l’on trouva Puffo dans un coin, pâle et demandant grâce. On le fouilla ; le gobelet d’or était sur lui. Il se confessa à sa manière. Il avait vu, une heure auparavant, maître Johan apporter là cet objet précieux dans des intentions qu’il avait devinées, et, ne se croyant pas surveillé, il avait résolu de s’en emparer pour le reporter au château, disait-il, et empêcher que l’on n’accusât son maître d’un vol dont il était innocent ; mais, au moment où il allait fuir, il s’était trouvé enfermé dans l’écurie, dont la porte avait résisté à tous ses efforts, lorsqu’au bruit du combat il avait essayé de porter secours à Christian. En raison de ces aveux forts suspects, le major fit lier maître Puffo comme les autres, et on le conduisit au gaard, où Péterson, requis de prêter main-forte, fut chargé de seconder le caporal dans le soin de garder les trois prison-