Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/200

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tant que le troisième témoin, la comtesse Marguerite, ne fût pas présente pour y apposer sa signature.

Marguerite était dans la chambre de garde, où Christian l’avait à la hâte priée de rentrer, pour qu’elle ne fût pas vue des jeunes officiers, vis-à-vis desquels elle n’avait pas l’excuse, plausible et sacrée en Suède, d’être venue par sollicitude pour les jours d’un fiancé ; mais la comtesse, qui se tenait près de la porte, entendit que l’on réclamait son concours, et, s’étant assurée, à l’audition des voix, qu’elle n’avait rien à craindre de la médisance des personnes présentes, elle ouvrit vivement et se montra. Elle avait à cœur de jurer et de signer, elle aussi, que le vol infâme imputé à Christian, dans les conseils et desseins du baron, avait été annoncé d’avance devant elle.

En la voyant, le major et le lieutenant ne purent retenir une exclamation de surprise ; mais M. Goefle, avec sa présence d’esprit accoutumée, se chargea de tout expliquer.

— Mademoiselle Akerstrom, dit-il, n’eût pas pu venir seule. Elle n’avait personne pour l’accompagner, et vous lui aviez tellement recommandé le silence, qu’elle ne pouvait choisir d’autre escorte que le domestique de la comtesse Marguerite, initiée au