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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/201

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même secret. Naturellement, la comtesse Marguerite a voulu accompagner son amie, à laquelle Péterson eût peut-être fait quelques objections sur le mauvais temps… M. Goefle trouva encore de bonnes raisons pour démontrer combien le fait s’était naturellement accompli. Martina eût pu dire, avec sa simplicité primitive, que les choses ne s’étaient pas absolument passées comme les expliquait M. Goefle, et elle était si loin de soupçonner la prédilection de Marguerite pour Christian, qu’elle n’y eût même pas manqué, si elle n’eût été absorbée par le soin de servir le thé et même le gruau avec Nils, qui avait, en outre, découvert au gaard les mets destinés par Ulphilas absent au souper de son oncle et des hôtes du Stollborg. La lugubre salle de l’ourse offrait donc en ce moment une de ces scènes tranquilles que, par suite des nécessités de la nature et des éternels contrastes de la destinée, notre vie présente à chaque instant : tout à l’heure des angoisses, des luttes, des périls ; l’instant d’après, un intérieur, un repas, une causerie. Cependant M. Goefle et Martina furent les seuls qui s’assirent pour manger. Les autres ne firent qu’avaler debout et à la hâte, attendant avec impatience, ou de nouveaux événements, ou un renfort qui leur permit de prendre de nouvelles résolutions.

Certes, chacun des personnages d’une réunion si