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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/230

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sofa. Elle paraît brûlée de fièvre et brisée de fatigue, cette pauvre femme. Venez.

— Mais que faisait-elle là-haut ? dit M. Goefle en retournant vers l’escalier et en s’adressant au major, pendant que les deux jeunes filles conduisaient la famille du danneman vers la chambre de garde. Rien ne m’ôtera de l’idée qu’il y a dans cette chambre, murée avec tant de soin par Stenson, un secret plus grave encore, une preuve plus irrécusable que les souvenirs de Karine et la déclaration de Stenson. Voyons, Christian, il faut… Mais où êtes-vous donc ?

— Christian ? s’écria Marguerite en revenant précipitamment de la chambre de garde : il n’est pas avec nous ; où est-il ?

— Il est donc déjà remonté là-haut ? dit le major en s’élançant sur l’escalier de bois.

— Malédiction ! s’écria M. Goefle, qui remonta avec Osmund dans la chambre murée ; il est parti ! Il a passé par cette brèche comme une couleuvre ! N’est-ce pas lui que je vois courir sur ce mur ? Christian !…

— Pas un mot, dit le major. Il court sur le bord d’un abîme !… Laissez-le tranquille… À présent, je ne le vois plus ; il est entré dans le brouillard. Je voudrais le suivre ; mais je suis plus gros que lui, je ne passerai jamais là.