Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/237

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mission au nouveau maître, ou à tenter de s’en défaire à l’aide des complices qui lui restaient. Quoi qu’il dût résoudre, il ne songea qu’à s’échapper ; mais Christian le serrait de trop près pour que cela fût possible, et il le prit au collet, sur le seuil de la porte, d’une si vigoureuse façon, que le misérable, pâle et suffoqué, tomba à genoux en lui demandant grâce.

— Stenson ! lui dit Christian, qu’as-tu fait de Stenson ?

— Qui êtes-vous, monsieur, et que faites-vous ? s’écria le ministre d’un ton sévère. Est-ce dans un moment aussi solennel que celui-ci, est-ce en présence d’un homme dont l’âme comparaît au tribunal suprême, que vous devez vous livrer à un acte de violence ?

Pendant que le ministre parlait, Jacob essayait de dégager Johan de l’étreinte de Christian ; mais l’état de surexcitation où se trouvait le jeune homme décuplait sa force naturelle, et les trois personnages présents n’eussent pu lui faire lâcher prise.

Presque aussitôt Stangstadius, accouru au bruit, était entré, livrant passage aux héritiers, avides de connaître la vérite sur l’état du baron, et aux domestiques, qui étaient aux écoutes et qui venaient d’entendre le dernier râle du mourant.