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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/285

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Après avoir voyagé avec le danneman jusqu’à la fin de février, Christian reçut de M. Goefle des nouvelles qui le décidèrent à poursuivre seul son exploration dans les régions du Nord. M. Goefle, voyant les ennemis de Christian très-appuyés, craignait avec raison que, s’il se montrait à Stockholm, on ne lui cherchât querelle. Il savait Christian facile à exciter, et se disait que, s’il tuait un ou deux champions, il pourrait bien être tué par le troisième. Trop de gens avaient intérêt à lui faire perdre patience et à l’entraîner sur le terrain du duel. Il se gardait bien de lui donner cette raison, mais il l’engageait à ne pas compter sur un prompt succès.

Christian reçut, en même temps que la lettre de M. Goefle, une nouvelle somme qu’il résolut de ne pas ajouter au chiffre de la première dette. Dans la position incertaine où il se trouvait, il s’enrôla pour la pêche aux îles Loffoden, et, au commencement d’avril, il écrivait à M. Goefle :

« Me voici dans une bourgade des Nordlands, où il me semble entrer dans la terre de Chanaan, bien que le torp du danneman Bœtsoï soit un Louvre en comparaison de mon logement actuel, et son kakebroë de la brioche auprès du pain de bois pur dont je fais aujourd’hui mes délices. C’est vous dire que j’ai eu beaucoup de misère, sans parler de la fatigue et des