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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/296

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— Ah ! cela m’est bien égal, reprit-elle, puisque c’est vous ! Je sais tout maintenant ! Les mineurs qui nous conduisent nous ont longuement parlé d’un Christian qui est grand savant et grand ouvrier, qui ne dit pas son nom, mais qui a la force d’un paysan et la dignité d’un iarl, qui est courageux pour tous et dévoué à tous. Eh bien, nos amis n’ont pas songé que ce pouvait être vous : il y a tant de Christian sous le ciel Scandinave ! mais, moi, je me suis dit : « Il n’y en a qu’un, et c’est lui ! » Voyons, donnez-moi donc la main ; ne sommes-nous pas toujours frère et sœur comme là-bas ?

Comment Christian n’eût-il pas oublié la petite insulte du gant essuyé ? Marguerite lui tendait sa main nue.

— Vous ne rougissez donc pas de me voir ici ? lui dit il ; vous savez donc bien que ce n’est pas l’inconduite qui m’y a amené ? et que, si je travaille aujourd’hui, ce n’est pas pour réparer des jours de paresse et de folie ?

— Je ne sais rien de vous, répondit Marguerite, sinon que vous avez tenu la parole donnée autrefois au major Larrson, d’être mineur ou chasseur d’ours plutôt que de continuer un état qui me déplaisait.

— Et moi, Marguerite, je ne sais rien de vous non plus, reprit Christian, sinon que votre tante doit