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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/297

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vouloir vous faire épouser le baron de Lindenwald, contre qui j’ai, à ce qu’il paraît, perdu mon procès,

— C’est vrai, dit Marguerite en riant. Ma tante veut me consoler par là de la mort du baron Olaüs ; mais, puisque vous devinez si bien les choses, vous devez savoir aussi que je ne compte pas me marier du tout.

Christian comprit cette résolution, qui lui laissait son espérance entière. Il jura dans son cœur qu’il ferait fortune, fallût-il devenir égoïste. Quoi qu’il pût dire, Marguerite ne voulut jamais consentir à protéger son incognito auprès du lieutenant et de la famille du ministre, qui arrivaient au milieu de leur tête-à-tête.

— C’est lui ! s’écria-t-elle en courant vers eux ; c’est notre ami du Stollborg, vous m’entendez bien ! c’est ce Christian, cet ami des pauvres, le héros de la mine ; c’est le baron sans baronnie, mais non pas sans honneur et sans cœur, et, si vous n’êtes pas aussi heureux que moi de le revoir…

— Nous le sommes tous ! s’écria le ministre en serrant les mains de Christian. Il donne ici un grand exemple de vraie noblesse et de saine religion.

Christian, accablé de caresses, d’éloges et de questions, dut promettre d’aller souper dans le village avec ses amis, qui comptaient y passer la nuit avant