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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/301

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Heureusement, Christian, qui était, par habitude, aussi prudent que hardi, avait le bras gauche solidement passé dans la corde, et il glissa à peu près comme ferait un panier pris par son anse, sans lâcher prise ; mais l’inconnu, élevant son marteau tranchant, se mit en devoir de frapper d’abord sur la main droite de Christian, qui avait assuré son salut en saisissant le bord du tonneau. C’en était fait, sinon de lui, du moins d’une de ses mains, sans le balancement et l’inclinaison subite que le poids de son corps imprima au tonneau. Ses pieds pendants vinrent frapper un second seau qui descendait auprès de lui, et il put donner au premier une telle secousse, que l’assassin fut forcé de se prendre lui-même aux cordes pour n’être pas lancé dehors.

Ce moment d’effroi suffit à Christian pour se cramponner à l’autre corde et sauter dans l’autre tonneau, qui remonta avec rapidité, tandis que celui où l’assassin restait seul disparaissait à ses yeux avec une rapidité plus grande encore. Christian, arrivé au bord du puits, venait de sauter sur les planches qui le surplombent, lorsqu’un sourd rugissement monta vers lui des profondeurs de l’abîme, tandis que la fantastique figure de Stangstadius apparaissait toute souriante à ses côtés pour lui dire :

— Eh ! mon cher baron, venez donc vite ! On ne