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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/303

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qui prétendait avec raison connaître ces accidents-là, ex professo. Deux mineurs se firent descendre aussi pour constater le fait, disaient-ils, mais en réalité pour faire disparaître le cadavre sans avoir d’explication à donner aux inspecteurs de la mine.

— Ma foi ! dit Stangstadius dès qu’à la lueur des torches il eut examiné le misérable corps, son affaire est faite ! Il a eu moins de bonheur que moi ; mais, par le ciel ! je jure de dresser un rapport sur l’emploi des cordes dans la descente des tonneaux de mine. Ces accidents-là sont trop fréquents… Quand je songe que moi-même…

— Monsieur Stangstadius ! s’écria Christian, regardez cet homme… Ne le connaissez-vous pas ?

— C’est pardieu vrai ! répondit M. Stangstadius, c’est maître Johan, l’ex-majordome de Waldemora. Voilà une plaisante rencontre, hein ?… Alors, il n’y a pas grand mal. Il avait fait des aveux en prison ; c’est lui qui a assassiné autrefois ce pauvre baron Adelstan… à propos ! oui, votre père, mon cher Christian… Ce Johan est un ancien mineur de Falun, un scélérat. Il paraît qu’il s’était évadé de sa dernière prison ; mais il était écrit dans sa destinée qu’il périrait par la corde.

Enchanté de ce bon mot, M. Stangstadius entraîna Christian hors de la mine, tandis que les mineurs,