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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/304

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après avoir jeté le cadavre dans une sorte d’in pace bien connu d’eux, au plus profond des puits, s’occupèrent tranquillement à réparer le tonneau. Christian, qui avait un petit logement dans le village, courut s’habiller. Il trouva chez lui une lettre qu’un exprès venait d’apporter ; elle était de M. Goefle :

« Tout est sauvé, disait-il ; le roi est bon comme je vous le disais, mais non pas faible, comme je le croyais. C’est un gaillard qui… Mais il ne s’agit pas de cela. Accourez ! soyez à Waldemora le 12 ; un de mes amis vous donnera de bonnes nouvelles.

» À bientôt, mon cher baron. »

Christian ne parla pas de cette lettre aux amis qui l’attendaient pour souper chez le ministre de Roraas, où nécessairement celui de Waldemora recevait, pour lui et ses amis, une cordiale hospitalité. Christian put être seul, quelques instants ensuite, avec Marguerite et sa gouvernante. Il fut plus hardi qu’il ne l’avait encore été. Il osa parler d’amour. Mademoiselle Potin voulut l’interrompre ; mais Marguerite à son tour interrompit son amie.

— Christian, dit-elle, je ne sais pas bien ce que c’est que l’amour, et quelle différence vous voulez me faire comprendre entre ce sentiment-là et celui que j’ai pour vous. Ce que je sais, c’est que je vous respecte et vous estime, et que, si jamais je suis libre