Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/33

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major ; ici, les mœurs sont patriarcales. Le Dalécarlien, ce Suisse du Nord, a de grandes et rudes vertus ; mais il habite un pays de misère. L’exploitation des mines y amène beaucoup de vagabonds, et ce monde souterrain cache souvent des criminels qui se soustraient long temps aux châtiments prononcés contre eux dans d’autres provinces. Le paysan, quand il n’est ni propriétaire, ni employé aux mines, est si misérable, qu’il est parfois forcé de mendier ou de voler. Et cependant le nombre des malfaiteurs est infiniment petit quand on le compare à celui des gens sans ressources, dont les ordres privilégiés ne s’occupent nullement. Le paysan riche ne peut donc se fier à tous les passants, et il ne se fie pas davantage au noble, qui vote régulièrement à la diète pour ses propres intérêts, contrairement à ceux des autres ordres ; mais le militaire, surtout le membre de l’indelta, est l’ami du paysan. Nous sommes le pouvoir le plus indépendant qui existe, puisque la loi nous assure une existence heureuse et honorable en dépit de toute influence contraire. On sait que nous sommes généralement dévoués à la royauté quand elle se fait le soutien du peuple contre les abus de la noblesse. C’est son rôle chez nous, et le paysan, qui fait cause commune avec elle, ne s’y trompe pas. Laissez faire, Christian : un temps viendra où diète