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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/44

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apprendre toutes les langues, à les construire et à les expliquer en vous-même par les analogies qu’elles ont entre elles.

— Non, cela ne s’est pas fait ainsi en moi ; cela est venu comme une réminiscence.

— C’est encore possible. Vous aurez étudié, dans votre enfance, une foule de choses dont vous vous souvenez confusément. Voyons à présent, écoutez ce que disent les jeunes filles : le comprenez-vous ?

— Non, dit Christian, c’est fini ; le phénomène a cessé, je ne comprends plus rien.

Et il retourna vers la fenêtre pour essayer de ressaisir la mystérieuse révélation en écoutant parler ses hôtes ; mais ce fut en vain. Les rêveries confuses se dissipèrent, et, malgré lui, le raisonnement, les impressions réelles reprirent leur empire habituel sur son esprit.

Cependant il ne tarda pas à entrer dans un autre ordre de pensées contemplatives. Cette fois, ce n’était plus un passé fantastique qui lui apparaissait ; c’était le songe d’un avenir assez logiquement déduit des résolutions qu’il avait prises, et dont il avait entretenu le major une heure auparavant. Il se voyait vêtu, comme le danneman, d’une lévite sans manches par-dessus une veste à manches longues et étroites, chaussé de bas de cuir jaune par-dessus des bas de