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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/56

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— J’ai vu briller le feu dans la salle du riche, reprit elle ; mais, devant la porte, se tenait la mort.

— Est-ce pour ce jeune homme que tu dis cela ? demanda le danneman à sa sœur.

Elle continua sans paraître entendre la question :

— Un jour, dans un champ, je donnai mes habits à deux hommes de bois ; quand ils en furent revêtus, ils semblèrent des héros : l’homme nu est timide.

— Ah ! tu vois ! s’écria Bœtsoï en regardant Christian d’un air de triomphe naïf ; voilà, j’espère, qu’elle parle clairement !

— Vous trouvez ?

— Mais oui, je trouve. Elle te recommande d’être bien vêtu et bien armé.

— C’est un bon conseil, à coup sûr ; mais est-ce tout ?

— Écoute, écoute, elle va parler encore, dit le danneman.

Et la voyante reprit :

— L’insensé croit qu’il vivra éternellement s’il fuit le combat ; mais l’âge même ne lui donnera pas la paix : c’est à sa lance de la lui donner. Comprenez-vous ? savez-vous ce que je veux dire ?

— Oui, oui, Karine ! s’écria le danneman satisfait.