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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/82

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de ses poumons, le danneman, un peu tremblant, mais toujours attentif, rechargeait à la hâte son fusil pour le cas où les oursons abandonneraient le corps de leur mère, et voudraient fuir avant l’arrivée des autres chasseurs.

Ils parurent bientôt, arrivant de trois côtés, avertis déjà par les coups de fusil, Larrson, le premier, criant victoire pour Christian à la vue de l’ourse énorme couchée à ses pieds.

— Prenez garde ! arrêtez-vous ! s’écria Christian. Notre ourse était pleine, elle vient de mettre bas deux beaux petits. Je vous demande grâce pour ces pauvres orphelins. Prenez-les vivants.

— Certes, répondit Larrson. À l’aide, camarades ! Il s’agit ici de faire des élèves !

On entoura le cadavre de l’ourse et on le souleva avec précaution, car il y a toujours à se méfier de l’ours qui paraît mort. On s’empara avec quelque peine des deux petits, qui déjà montraient les dents et les griffes, et qui furent liés et muselés avec soin ; après quoi, on eut le loisir d’admirer l’ample capture qu’avait recelée la tanière, et il y eut des regrets à demi exprimés que le danneman s’empressa de prévenir.

— Il faut que vous me pardonniez ce que j’ai fait, dit-il aux jeunes officiers. Je me doutais bien que