Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/153

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ANGELO.

Lupo ? le chef des bandits, le réprouvé, l’assassin, le blasphémateur ?

LUPO.

Lupo le brave, qui se moque d’une armée, qui brave les foudres de l’Église et fait rendre gorge aux trésors des couvents ; Lupo le galant, qui, en dépit des bastions et des grilles, prend les nonnes et en fait ce qu’il veut ; Lupo le magnifique, qui prodigue l’argent, fruit de ses exploits nocturnes, et donne la liberté aux joyeux doublons enfouis dans les caves des avares ; Lupo l’invincible, qui lave ses injures dans le sang, et qui se contentera de t’arracher la langue, si tu l’ennuies davantage. Es-tu satisfait ? Me donneras-tu enfin un verre d’eau ?

ANGELO, lui apportant de l’eau dans un fragment de la cruche cassée.

Oui, frère. Un seul mot encore : avais-tu prié cette madone tout à l’heure ?

LUPO.

Moi ? je ne prie jamais.