Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/302

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Eh bien ! le voyez-vous, ah ! ah ! mais non, c’est une autre ombre, elle m’apparaît à moi, je la vois… Je l’attends, écoutez ce qu’il chante..

(Il chante.) Moi qui suis un vaillant guerrier, je mène une superbe vie, je tiens l’ennemi bloqué dans la montagne, je le serre, je l’épuise, je le presse, je l’égare, je l’enferme dans les gorges inexorables, j’anéantis ses phalanges effarées, je déchire ses bannières sanglantes, je foule aux pieds de mon cheval et la force, et l’audace, et la gloire, et quand le clairon sonne, en avant, mon panache noir ! victoire, victoire ! Voici mon noir cimier qui flotte au vent à demi brisé par les balles.

LE CHŒUR.

En avant, mon noir cimier, victoire à mon panache brisé par les balles !

LE CHÂTELAIN, (Récitatif).

Il a bien chanté, ses yeux étincellent, sa main brûlante fait bouillonner son vin dans sa coupe. Vide-la donc, mon brave chanteur, tu l’as gagnée ; mais si tu veux t’asseoir parmi nous et boire