Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/100

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le persiflage, le bon campagnard ne put croire à tant d’audace.

— Eh ! mais oui, dit-il, je chante au lutrin, le dimanche. Pourquoi me demandez-vous cela ?

— Voyez-vous, ma cousine ! dit Octave toujours grave en apparence, il chante au lutrin, notre cousin le chevalier ! j’en étais sûr !

Le chevalier regarda Hortense en tremblant.

— C’est moi, lui dit-elle, qui ai eu cette idée-là ; en vous entendant parler, j’ai été frappée de la douceur de votre voix, et je me suis dit que, si vous chantiez aussi bien que vous parlez, on devait avoir du plaisir à vous entendre.

— Vous vous moquez de moi, madame, répondit Sylvain d’un ton de reproche doux et triste. J’ai très-mal parlé, et j’ai bien vu que les bonnes intentions sans le talent et sans l’habitude étaient peu de chose.

— Si vous croyez que je raille, reprit Hortense avec beaucoup de vivacité, vous vous trompez, mon cousin, et vous me faites beaucoup de peine !

Elle parlait avec tant de sincérité, que Sylvain eût