— Eh bien, ce n’est pas elle, dit Octave en levant les épaules, et je vous donne le bonjour, ma belle cousine.
— Oh ! pas si vite que ça, reprit mademoiselle de Germandre, persuadée qu’il cherchait le chevalier pour lui témoigner sa rancune. Vous causerez bien une minute avec moi, par honnêteté !
— Ah ! vraiment ? s’écria le capitaine de chasseurs en retroussant sa moustache hérissée d’un mouvement de fatuité railleuse : vous voulez causer, ma cousine ? Eh bien, causons.
Et, s’approchant d’elle, il fit mine de l’embrasser.
— Tiens, voilà qui est drôle ! dit Corisande en le repoussant avec sang-froid ; j’aurais cru que c’était, ça, des manières de valet de chambre !
— Les valets de chambre ! reprit Octave piqué ; est-ce qu’ils vous ont embrassée, ma cousine ?
— Oh ! on n’embrasse point celles qui ne veulent point ! vous devez bien savoir ça.
— Je sais que vous êtes très-jolie, et qu’il ne serait pas désagréable de vous embrasser. Vous ne voulez pas, soit ! mais alors que voulez-vous de moi ?