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Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/349

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de mon mari. Je ne me souciais, vous le concevrez aisément, ni d’un jeune homme qui m’eût prise à la condition d’une fortune que je ne pouvais accepter, ni d’un vieillard qui eût daigné me donner la sienne en apprenant que je n’avais rien… et puis, pour refuser cette dot, il eût fallu laisser deviner mes motifs à mon père, et c’est là ce que je craignais plus que la mort.

— Hum ! dit Parquet, pensez-vous bien qu’un renard aussi madré ait pu vivre auprès d’un secret où son argent jouait un rôle sans le découvrir ?

— J’espère que oui ; mais quand même je saurais qu’il en est informé, j’aimerais mieux mourir que de m’en expliquer avec lui. Il est certaines choses qu’il ne dirait pas devant moi sans que… mais ne divaguons pas, Parquet ; réfléchissez en outre que je ne pouvais pas m’assurer d’un mari qui respecterait mes scrupules, et qui n’accepterait pas tout d’abord la dot que mon père eût offerte.

— Sans doute, mais Simon Féline pourtant…

— Simon Féline était le seul homme de la terre qui m’eût inspiré cette confiance ; mais, outre les difficultés que mon père eût faites et ferait encore pour accepter l’alliance d’un fils de laboureur, Féline, n’ayant rien, ne pouvait se charger d’une famille avant d’avoir un état bien assuré.

— Et, cet état une fois bien assuré, ne songeâtes-vous pas qu’il serait possible de lever les autres difficultés ? votre père n’eût-il pas dérogé un peu devant la considération de ne point vous donner de dot ?

— Je ne le pense pas. Il était préoccupé alors de la fantaisie d’avoir des places et des honneurs, et rien de ce qui eût pu lui faire perdre les faveurs de la cour ne lui eût semblé admissible.

— Mais, que diable ! une fille majeure…