Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/155

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eux, car je n’avais pas les forces surhumaines de Nasias, lequel nous quitta et ne reparut qu’avec le jour.


IV

Lorsqu’il m’éveilla, je fus bien surpris de ne retrouver autour de moi aucun de mes compagnons.

— Je n’avais plus besoin d’eux, me dit-il tranquillement, je les ai renvoyés.

— Renvoyés ? m’écriai-je stupéfait. Où donc ? Comment ? Par quel moyen ?

— Que t’importe ! répondit-il en ricanant ; t’intéressais-tu donc à ces grossiers, voraces et stupides personnages ?

— Oui, certes, autant et plus, à coup sûr, qu’à des animaux domestiques fidèles et soumis. Ces dix hommes et les deux que nous avons perdus en abordant ici étaient l’élite de notre troupe ; ils ont