Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/232

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ouvrit l’ère d’un retour à la foi par la raison.

» Passons : ce n’est point là ce que vous voudrez admettre. Je vous dirai seulement que vous ne persuaderez jamais à un esprit juste que Rousseau ait écrit sous l’empire de la démence. Non, Rousseau malade n’était pas plus fou que Napoléon n’était épileptique. Celui-ci a pu éprouver les violents phénomènes d’un mal inconnu, propre à son organisation exceptionnelle, sans que l’équilibre de ses facultés, un moment troublé, en ait été altéré. Chez Rousseau, un mal physique, que la science a beaucoup et vainement cherché à définir et à qualifier après coup, a parfois violemment ébranlé la raison sans la détruire. Dire que Rousseau était fou, quand même il serait prouvé qu’il est mort fou et par le suicide, c’est accréditer une erreur, je dirai plus, un mensonge qui tend à neutraliser l’influence de son génie. Il a eu des accès d’exaltation maladive, comme Napoléon a eu des crises de nerfs terribles. Chez celui-ci, ces crises, provoquées par les efforts d’une volonté immense aux prises avec des événements d’une fata-